Josh
Austin Partie 1
L’entrée
Des Profondeurs
Vaste et
amère, l'entrée des profondeurs béait face à mon corps,
Dévorant mon
ombre et mes pensées, engouffrant mes désirs.
Un air lourd,
semblant remonter des abysses, absorba mes pas.
Les ténèbres
ne reflétaient que le son grave du souffle nauséabond.
Mon cœur,
dévié de ses pulsations, raisonnait en échos sourds.
Je descendais
au rythme de ce tambour des marches humides.
Le soleil,
déjà, n'était plus qu'un vague souvenir grésillant,
Ralentissant
mes mouvements, transis mais imperturbables,
Me conduisant
toujours au plus profond dans le noir.
Le temps ne
trouvait plus de signification et s'estompa,
Glorifiant
l'horreur abyssale qui m'accueillait.
L'odeur
refoulée des profondeurs se précisa dans une lueur verdâtre.
Elle étouffa
mes poumons et me montra la terrasse chthonienne,
D'où se
déversait les tourments et les peurs en un flot continu,
Me laissant
apercevoir un monde redouté et interdit.
Des ombres
épaisses émergèrent des charognes humaines,
Droites et
nobles, comme des seigneurs, elles m'encerclaient.
Leurs orbites
charnus me fixaient et perçaient mon âme.
Pourtant, mon
esprit éprouva une profonde quiétude.
Brisant le
bourdonnement du silence, un cri strident et éraillé
Monta de
l'abîme, illustrant le mouvement d'une tentacule,
Immense et suintante, qui brouilla les nuages
pestilentiels.
Josh
Austin Partie 2
Au
Fond De l’Abîme
C'est dans ce
monde souterrain aux reflets verdâtres et acres,
Qu'après
m'être isolé quelques instants dans le noir de mes paupières,
J’émergeai
face au sort que me réservaient ces charognes stoïques.
Organisées
en demi-cercle, elles ouvrirent une allée d'honneur,
Entre leurs
corps putréfiés et leurs regards sans fond.
N'étant plus
tout à fait sûr de la maîtrise de mes pas, je m'y risquai.
Arrivé au
bord de cette terrasse millénaire, surplombant un abîme sans âge,
Mon dégoût
s’intensifia, supplantant rapidement la quiétude passée.
Et réveillé
soudainement de cette vision hypnotique par un bruit sec,
C'est dans
une terreur sans nom que je compris que mon corps s'était effondré,
Me laissant
pour seule vision des ténèbres réconfortantes,
Lentement
embrumées, d'un espoir des plus brillants, de n'être que dans un
rêve.
Le retour
dans ces catacombes empestées n'en fut que plus tétanisant.
Le spectacle
face à moi, absorbé de brume, teinté de rouge et de vert,
Garda son
mystère pendant encore quelques battements de cœur.
Laissant la
peur accomplir son sinistre labeur.
Mes
détenteurs comprirent que leur tâche était achevée,
Et d'une voix
unique et caverneuse, au ton guttural, psalmodièrent une entité,
Depuis
longtemps oubliée des hommes, dans cette langue interdite,
Que seuls
d'anciens ouvrages impies évoquent à demi-mots.
Mes
connaissances en cultures anciennes ne m'autorisaient qu'à deviner,
Grâce à ce
nom, que nul être ne devrait prononcer, synonyme de folie et de
terreur,
Que mon
corps, ici allongé, sur un autel de pierre, servira d'offrande à ce
culte primitif.
Je vis autour
de moi une masse d'innombrables individus décharnés,
Représentant
tous les stades de la décomposition.
Dans ce
grondement horrible ils offrirent mon âme à cet ancien dieu,
Me condamnant
à recevoir les visions divines,
Et à
prophétiser avec une voix autre que la mienne.
Le rituel monstrueux était accompli et mon esprit ne
m'appartenait plus.
Aimeric Lerat (Hangsvart) tous droits réservés
05/09/2014
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