dimanche 5 octobre 2014

Josh Austin

Josh Austin Partie 1
L’entrée Des Profondeurs




Vaste et amère, l'entrée des profondeurs béait face à mon corps,
Dévorant mon ombre et mes pensées, engouffrant mes désirs.
Un air lourd, semblant remonter des abysses, absorba mes pas.
Les ténèbres ne reflétaient que le son grave du souffle nauséabond.
Mon cœur, dévié de ses pulsations, raisonnait en échos sourds.
Je descendais au rythme de ce tambour des marches humides.
Le soleil, déjà, n'était plus qu'un vague souvenir grésillant,
Ralentissant mes mouvements, transis mais imperturbables,
Me conduisant toujours au plus profond dans le noir.
Le temps ne trouvait plus de signification et s'estompa,
Glorifiant l'horreur abyssale qui m'accueillait.
L'odeur refoulée des profondeurs se précisa dans une lueur verdâtre.
Elle étouffa mes poumons et me montra la terrasse chthonienne,
D'où se déversait les tourments et les peurs en un flot continu,
Me laissant apercevoir un monde redouté et interdit.
Des ombres épaisses émergèrent des charognes humaines,
Droites et nobles, comme des seigneurs, elles m'encerclaient.
Leurs orbites charnus me fixaient et perçaient mon âme.
Pourtant, mon esprit éprouva une profonde quiétude.
Brisant le bourdonnement du silence, un cri strident et éraillé
Monta de l'abîme, illustrant le mouvement d'une tentacule,
Immense et suintante, qui brouilla les nuages pestilentiels.





Josh Austin Partie 2
Au Fond De l’Abîme




C'est dans ce monde souterrain aux reflets verdâtres et acres,
Qu'après m'être isolé quelques instants dans le noir de mes paupières,
J’émergeai face au sort que me réservaient ces charognes stoïques.
Organisées en demi-cercle, elles ouvrirent une allée d'honneur,
Entre leurs corps putréfiés et leurs regards sans fond.
N'étant plus tout à fait sûr de la maîtrise de mes pas, je m'y risquai.
Arrivé au bord de cette terrasse millénaire, surplombant un abîme sans âge,
Mon dégoût s’intensifia, supplantant rapidement la quiétude passée.
Et réveillé soudainement de cette vision hypnotique par un bruit sec,
C'est dans une terreur sans nom que je compris que mon corps s'était effondré,
Me laissant pour seule vision des ténèbres réconfortantes,
Lentement embrumées, d'un espoir des plus brillants, de n'être que dans un rêve.
Le retour dans ces catacombes empestées n'en fut que plus tétanisant.
Le spectacle face à moi, absorbé de brume, teinté de rouge et de vert,
Garda son mystère pendant encore quelques battements de cœur.
Laissant la peur accomplir son sinistre labeur.
Mes détenteurs comprirent que leur tâche était achevée,
Et d'une voix unique et caverneuse, au ton guttural, psalmodièrent une entité,
Depuis longtemps oubliée des hommes, dans cette langue interdite,
Que seuls d'anciens ouvrages impies évoquent à demi-mots.
Mes connaissances en cultures anciennes ne m'autorisaient qu'à deviner,
Grâce à ce nom, que nul être ne devrait prononcer, synonyme de folie et de terreur,
Que mon corps, ici allongé, sur un autel de pierre, servira d'offrande à ce culte primitif.
Je vis autour de moi une masse d'innombrables individus décharnés,
Représentant tous les stades de la décomposition.
Dans ce grondement horrible ils offrirent mon âme à cet ancien dieu,
Me condamnant à recevoir les visions divines,
Et à prophétiser avec une voix autre que la mienne.
Le rituel monstrueux était accompli et mon esprit ne m'appartenait plus.



Aimeric Lerat (Hangsvart) tous droits réservés
05/09/2014 

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