dimanche 5 octobre 2014

La Caverne

La Caverne




Ce semblant de vie trop lumineux, éblouissant entre les ombres,
Pénètre et pourrit les os, puis éteint l'âtre empli de fumée.
Le regard perdu, las des sursauts brillants, fixe le noir, le vide.
La caverne engouffre les rayons, sans plus rien refléter.
Et un lourd silence rampe et grogne au plus profond.
L'air stagnant empeste la chair et apeure l'esprit.
Le monde, lointain, se fige dans la lumière crépusculaire.
Les sons roulent et menacent, oubliant la vie.
Sur le roc froid et humide je rêve et j'attends.
Parmi l'ombre des pensées se flétrissent,
Apparaissant en charognes stoïques,
Assises en cercle autour de mon corps engourdi.
Ce tombeau ouvert étreint de relents monstrueux,
Lentement se teint d'un vert spectral.
Des morts immobiles se déverse une brume aux formes cauchemardesques,
Alourdie de chagrin, elle envahit l'espace liant nos jambes tentaculaires.
Ainsi établie en un vaste autel prêt à accueillir les offrandes.
Remontés des abysses apparaissent les espoirs sous formes charnelles.
Sacrifice impie et dégradant, je regarde les morts s'en délecter,
Puis prends part au festin, laissant couler des larmes noires.



Aimeric Lerat (Hangsvart) tous droits réservés
03/09/2014 

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