La
Secte Partie 2
La
nuit que je passai, calme et réparatrice, me permit de reprendre ma
vie normale.
Les
cours que je donnai le lendemain se déroulèrent tranquillement,
Et
nous pûmes reconduire notre conférence sur les anciens cultes
européens.
La
séance débuta tardivement et termina par un intéressant débat,
Alors
que la ville était endormie depuis longtemps sous des lumières
artificielles,
Et
au cours duquel un étrange individu m'invita de sa voix aux accents
cultivés,
À
consulter des livres d'une rareté légendaire et douteuse qu'il
avait en sa possession.
Porté
par mon excitation et l'entrain chaleureux de cet homme,
Nous
décidâmes de poursuivre ce colloque en tête à tête dans sa
bibliothèque poussiéreuse.
À
la vue des ces ouvrages déroutants, recelant des secrets obscurs,
Que
l'humanité préféra oublier au cours des âges,
Un
malaise s'empara de mon esprit, et des souvenirs du rêve effrayant
me revinrent.
Ce
sentiment désagréable s'intensifia après la vue d'un sceau d'une
confrérie occulte,
Identique
au pendentif se balançant au bout de la chaîne massive de ce prêtre
onirique.
Mon
hôte sentant ma tension, alluma quelques réceptacles d'encens aux
gravures étranges.
Sa
voix grave et calme roulait entre les volutes de fumée hypnotique.
Rapidement
mes yeux se voilèrent plongeant mon être dans un état de
soumission incontrôlé.
Alors
que je restais conscient, il me dirigea au sous-sol de sa grande
bâtisse,
Incapable
de refuser quoi que ce soit, je devenais fou de perdre ainsi tout
contrôle sur mon corps.
La
descente d'une centaine de marches m'amena non pas dans une cave mais
une grotte naturelle.
Où
nous attendaient, en demi-cercle autour d'un autel infernal, les
horribles prêtres rêvés.
Une
terreur abyssale m'envahit, mon rêve avait-il été prémonitoire ?
Du
fond de la caverne raisonnaient le gong hideux et le chœur
blasphématoire.
On
me fit m'arrêter face à l'autel où je réalisai, pétrifié, la
présence d'une enfant de dix ans,
Allongée,
nue et consciente, et je vis dans son regard résigné,
L'attente
de sa libération, qu'elle savait funèbre et inévitable.
Mes
yeux fixés sur les siens, je vis le même poignard que dans mon
rêve,
entamer
son ventre, pratiquant une large incision d'où je fus contraint
d'arracher son cœur.
Malgré
ses cris atroces de douleur, elle ne se débattit pas,
Sous
cette même soumission, qui me poussait à lui dévorer les organes
vitaux.
Dans
l’écœurement et la folie je me réveillai plein de sueur et de
frissons.
Mais
la vue de ma chambre, de mon réveil et du jour qu'il indiquait, fut
réconfortant.
Me
confirmant que tout ne fut que cauchemar, comme la nuit précédente.
Encore
tremblant je me rinçais le visage à l'eau froide et sentis contre
ma peau
Ce
qui me fit basculer définitivement dans la folie.
Après
un court arrêt, j'ouvris les yeux et vit à mon annulaire gauche,
Moi
qui ne portais jamais de bague, le sceau hideux aux tentacules
entremêlées.
Aimeric Lerat (Hangsvart) tous droits réservés
08/09/2014
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