mardi 16 septembre 2014

La Secte Partie 2

La Secte Partie 2



La nuit que je passai, calme et réparatrice, me permit de reprendre ma vie normale.
Les cours que je donnai le lendemain se déroulèrent tranquillement,
Et nous pûmes reconduire notre conférence sur les anciens cultes européens.
La séance débuta tardivement et termina par un intéressant débat,
Alors que la ville était endormie depuis longtemps sous des lumières artificielles,
Et au cours duquel un étrange individu m'invita de sa voix aux accents cultivés,
À consulter des livres d'une rareté légendaire et douteuse qu'il avait en sa possession.
Porté par mon excitation et l'entrain chaleureux de cet homme,
Nous décidâmes de poursuivre ce colloque en tête à tête dans sa bibliothèque poussiéreuse.
À la vue des ces ouvrages déroutants, recelant des secrets obscurs,
Que l'humanité préféra oublier au cours des âges,
Un malaise s'empara de mon esprit, et des souvenirs du rêve effrayant me revinrent.
Ce sentiment désagréable s'intensifia après la vue d'un sceau d'une confrérie occulte,
Identique au pendentif se balançant au bout de la chaîne massive de ce prêtre onirique.
Mon hôte sentant ma tension, alluma quelques réceptacles d'encens aux gravures étranges.
Sa voix grave et calme roulait entre les volutes de fumée hypnotique.
Rapidement mes yeux se voilèrent plongeant mon être dans un état de soumission incontrôlé.
Alors que je restais conscient, il me dirigea au sous-sol de sa grande bâtisse,
Incapable de refuser quoi que ce soit, je devenais fou de perdre ainsi tout contrôle sur mon corps.
La descente d'une centaine de marches m'amena non pas dans une cave mais une grotte naturelle.
Où nous attendaient, en demi-cercle autour d'un autel infernal, les horribles prêtres rêvés.
Une terreur abyssale m'envahit, mon rêve avait-il été prémonitoire ?
Du fond de la caverne raisonnaient le gong hideux et le chœur blasphématoire.
On me fit m'arrêter face à l'autel où je réalisai, pétrifié, la présence d'une enfant de dix ans,
Allongée, nue et consciente, et je vis dans son regard résigné,
L'attente de sa libération, qu'elle savait funèbre et inévitable.
Mes yeux fixés sur les siens, je vis le même poignard que dans mon rêve,
entamer son ventre, pratiquant une large incision d'où je fus contraint d'arracher son cœur.
Malgré ses cris atroces de douleur, elle ne se débattit pas,
Sous cette même soumission, qui me poussait à lui dévorer les organes vitaux.
Dans l’écœurement et la folie je me réveillai plein de sueur et de frissons.
Mais la vue de ma chambre, de mon réveil et du jour qu'il indiquait, fut réconfortant.
Me confirmant que tout ne fut que cauchemar, comme la nuit précédente.
Encore tremblant je me rinçais le visage à l'eau froide et sentis contre ma peau
Ce qui me fit basculer définitivement dans la folie.
Après un court arrêt, j'ouvris les yeux et vit à mon annulaire gauche,
Moi qui ne portais jamais de bague, le sceau hideux aux tentacules entremêlées.


Aimeric Lerat (Hangsvart) tous droits réservés
08/09/2014 

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