mardi 16 septembre 2014

La Secte Partie 1

La Secte Partie 1



Mon arrivée dans ce petit village de campagne,
Isolé et oublié des cartographes depuis si longtemps,
En cette soirée hivernale, était teinte de mystères.
Les rues étroites aux arcades sombres et aux beffrois menaçants,
Semblaient sortir d'une vieille légende que seuls les anciens connaissent.
Je trouvai la maison de mon employeur dans une ruelle angoissante,
Parallèle à la grand-route, faiblement éclairée et empreinte d'une odeur étrange.
Mon travail promettait d'être passionnant et rempli de découvertes uniques.
On m'accueillit poliment quoique froidement dans ce monastère oublié.
Mes hôtes, étranges, paraissaient aussi vieux que ces murs concaves.
Un malaise m’envahit et ne me quitta plus.
La nuit déjà bien présente, on me conduisit à ma chambre,
Aussi froide et humide qu'un caveau, pour cette semaine de labeur.
Après quelques jours à réunir les informations historiques nécessaires,
Mes compagnons taciturne me montraient une certaine reconnaissance,
Pour mon aide précieuse et efficace dans leurs recherches.
Cependant chaque nuits, des bruits hideux altéraient mon sommeil.
Il semblait que dans les caves de la vieille bâtisse on déplaçait d'énormes blocs de pierres.
Le grondement d'un gong régulier raisonnait faiblement,
Parfois accompagné de voix qui ne me paraissaient pas tout à fait humaines.
Puis, la sixième nuit, gagné par l'insomnie et cet état comateux,
Ressassant mes découvertes occultes et ces bruits nocturnes inquiétants,
La curiosité l'emporta sur la peur, me conduisant à chercher l'entrée,
Vers ces profondeurs maléfiques d'où émanait des chœurs sordides.
Conduit par les sons se précisant et un courant d'air froid et nauséabond,
Je pénétrai dans ce passage secret qui aurait du ne jamais être découvert.
Des marches humides accolées à même la roche d'un coté,
Et ouvertes sur un abîme brumeux et verdâtre de l'autre,
Me conduisirent après un instant incroyablement long,
à une salle immense où régnait une odeur atroce de mort et de sueur.
Là m'attendait un groupe fanatique caché dans des frocs sombres et épais,
Leurs visages dans l'ombre, laissant seules deux lueurs maléfiques en guise d'yeux.
Installés en demi-cercle avec pour centre un autel impie,
Portant de gros cierges dans leurs mains jointes et veineuses,
Ils murmuraient des litanies austères destinées à des dieux cruels.
Leurs habit sacerdotaux mystérieusement imprimés d'ondulations avaient l'air de léviter.
Un prêtre particulièrement grand, au centre du cercle, dos à l'autel et face à mon être accablé,
Sortit un poignard sacrificiel de sa manche dans des gestes lents et mesurés,
Il s'avança dans ma direction, d'un pas qui n'avait rien d'humain,
Déterminé à accomplir son œuvre divine.
À son cou un pendentif hideux symbolisait un entrelacs grotesque de tentacules.
Pris d'une terreur paralysante, mon visage se crispa en un rictus affreux et silencieux,
Me réveillant en sursaut dans ma chambre rassurante de mon appartement citadin.
Il me fallu une matinée entière pour émerger de ce cauchemar qui paraissait tellement vrai,
Me laissant dans un état vague de peur, les muscles faciaux contractés.
M’empêchant de reprendre une activité normale pour la journée,
Je me portai malade, et mes cours à l'université furent annulés,
Ainsi que ma conférence sur les cultes oubliés de la vieille Europe.
La nuit approchant, ma fatigue psychique intense me permit enfin de retrouver le sommeil.


Aimeric Lerat (Hangsvart) tous droits réservés
08/09/2014

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