La
Secte Partie 1
Mon
arrivée dans ce petit village de campagne,
Isolé
et oublié des cartographes depuis si longtemps,
En
cette soirée hivernale, était teinte de mystères.
Les
rues étroites aux arcades sombres et aux beffrois menaçants,
Semblaient
sortir d'une vieille légende que seuls les anciens connaissent.
Je
trouvai la maison de mon employeur dans une ruelle angoissante,
Parallèle
à la grand-route, faiblement éclairée et empreinte d'une odeur
étrange.
Mon
travail promettait d'être passionnant et rempli de découvertes
uniques.
On
m'accueillit poliment quoique froidement dans ce monastère oublié.
Mes
hôtes, étranges, paraissaient aussi vieux que ces murs concaves.
Un
malaise m’envahit et ne me quitta plus.
La
nuit déjà bien présente, on me conduisit à ma chambre,
Aussi
froide et humide qu'un caveau, pour cette semaine de labeur.
Après
quelques jours à réunir les informations historiques nécessaires,
Mes
compagnons taciturne me montraient une certaine reconnaissance,
Pour
mon aide précieuse et efficace dans leurs recherches.
Cependant
chaque nuits, des bruits hideux altéraient mon sommeil.
Il
semblait que dans les caves de la vieille bâtisse on déplaçait
d'énormes blocs de pierres.
Le
grondement d'un gong régulier raisonnait faiblement,
Parfois
accompagné de voix qui ne me paraissaient pas tout à fait humaines.
Puis,
la sixième nuit, gagné par l'insomnie et cet état comateux,
Ressassant
mes découvertes occultes et ces bruits nocturnes inquiétants,
La
curiosité l'emporta sur la peur, me conduisant à chercher l'entrée,
Vers
ces profondeurs maléfiques d'où émanait des chœurs sordides.
Conduit
par les sons se précisant et un courant d'air froid et nauséabond,
Je
pénétrai dans ce passage secret qui aurait du ne jamais être
découvert.
Des
marches humides accolées à même la roche d'un coté,
Et
ouvertes sur un abîme brumeux et verdâtre de l'autre,
Me
conduisirent après un instant incroyablement long,
à
une salle immense où régnait une odeur atroce de mort et de sueur.
Là
m'attendait un groupe fanatique caché dans des frocs sombres et
épais,
Leurs
visages dans l'ombre, laissant seules deux lueurs maléfiques en
guise d'yeux.
Installés
en demi-cercle avec pour centre un autel impie,
Portant
de gros cierges dans leurs mains jointes et veineuses,
Ils
murmuraient des litanies austères destinées à des dieux cruels.
Leurs
habit sacerdotaux mystérieusement imprimés d'ondulations avaient
l'air de léviter.
Un
prêtre particulièrement grand, au centre du cercle, dos à l'autel
et face à mon être accablé,
Sortit
un poignard sacrificiel de sa manche dans des gestes lents et
mesurés,
Il
s'avança dans ma direction, d'un pas qui n'avait rien d'humain,
Déterminé
à accomplir son œuvre divine.
À
son cou un pendentif hideux symbolisait un entrelacs grotesque de
tentacules.
Pris
d'une terreur paralysante, mon visage se crispa en un rictus affreux
et silencieux,
Me
réveillant en sursaut dans ma chambre rassurante de mon appartement
citadin.
Il
me fallu une matinée entière pour émerger de ce cauchemar qui
paraissait tellement vrai,
Me
laissant dans un état vague de peur, les muscles faciaux contractés.
M’empêchant
de reprendre une activité normale pour la journée,
Je
me portai malade, et mes cours à l'université furent annulés,
Ainsi
que ma conférence sur les cultes oubliés de la vieille Europe.
La
nuit approchant, ma fatigue psychique intense me permit enfin de
retrouver le sommeil.
Aimeric Lerat (Hangsvart) tous droits réservés
08/09/2014
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